Les premiers écrits sur Saint-Léonard retrouvés par l’historien Longnon note l’évolution du nom de notre village :
- Vers 1263, on lit Sanctus Léornadicus dans un document administratif, puis Sanctus Léonardicus extra Remis, soit Saint Leonard hors les murs de Reims en 1290.
- Au XIVe siècle Saint-Lienard
- En 1328, Saint Lienart,
- En 1354, ecclesia beati Leonardi de Bellovisu.
- En 1374, dans le cartulaire du Chapitre de Reims, Saint Lyenart.
- Sanctus Leonardus propre Remis en 1413.
- Saint Lienart lez Reims en 1432.
- Saint Leonard lez Reims en 1547.
Des textes retrouvés par Guillaume Marlot ( 1596/1667), ecclésiastique et historien dit Dom Marlot, marque un récit d’une contestation qui à lieu en 1107, entre Céricus, petit-fils de Manassés (neveu de Guy de Châtillon, Archevêque de Reims, vicomte de Reims et Arénarius pour une seigneurie qu’Herimar, abbé de Saint-Rémi, avait acheté en 1053 près de Vrilly, à présent nommée Saint-lienard. Contestation levée par la condition de donner à Céricus une prébende de Saint-Thimothée de Reims de la valeur de 50 sous, sans obligation de service. Cette seigneurie passa aux religieux de Saint-Remi, avec les grands biens qu’ils possédaient. Ces religieux y établirent une aumônerie et eurent le titre de Seigneurs de l’aumônerie de Saintléonard ainsi que le prouve un arrêt du parlement du 23 Août 1666. Saint-Léonard a été érigé en cure en 1664.



En 1779, les religieux de Saint-Rémi, voulurent supprimer la cure, mais les habitants s’y opposèrent.

C’est la chapelle de cette aumônerie qui est devenue plus tard l’église paroissiale: les biens du couvent ont été vendus en 1793. L’église n’a été démolie qu’en 1814, la paroisse fut réunie à celle de Taissy, qui conserve, dit-on, la cloche et différentes statues de l’église supprimée. Celle-ci avait été construite en 1272. Cette église était de petites dimensions, à une seule nef, avec porche en avant. L’emplacement de l’église a été fixé par la plantation d’une croix, qui s’élève à l’ouest du village dans le parc qui va être réaménagé en 2023.
La révolution française, qui voulait supprimer tout ce qui avait rapport aux saints et à la religion, baptisa la paroisse Louvesle et la rattacha à la commune de Saint-Brice qui était devenue elle même Liberté sur Vesle.
Sur le livre de l’histoire de Reims de George Boussinesq, page 312, « Soutenus par les prélats réfractaires, Talleyrand-Périgord, ci-devant archevêque de Reims et Clermont-Tonnerre, ancien évêque de Chalons sur Marne, tous deux émigrés, les curés qui avaient refusé de se soumettre aux décrets de l’Assemblée et les religieux des couvents et des Abbayes dont les biens étaient confisqués et vendus au profit de l’état, cherchèrent à Reims, comme partout ailleurs, à fomenter des troubles; mais la population s’éleva nettement contre eux, et en maintes circonstances, ils eurent à souffrir des passions populaires qu’il avaient cherché, comme en Vendée et dans le midi, à déchaîner contre la Révolution. Des émeutes éclatèrent le 5 novembre 1791, contre le curé réfractaire de Saint-Léonard qui était venu baptiser, à Reims un nouveau né. »
En 1825, le roi Charles X, fraichement sacré en la cathédrale de Reims, vint passer en revue ses troupes situés à Saint-Léonard comme l’indique le tableaux d’Antoine Jean-Gros, qui se trouve au musée de Versailles.

Les périodes de guerres de désastres
Saint-Léonard à payé un lourd tribu au cours des différentes guerres, en particulier en 1914. Sur le journal du Journal de marche du 63e Bataillon d’infanterie il est écrit :
« Les officiers touchés à mort s’effondrent, l’un après l’autre, le commandant Gueyat foudroyé à bout portant se tasse sur lui-même et s’écroule.
Par petits groupes qui se protègent et se soutiennent mutuellement les hommes reculent avec difficulté jusqu’au canal où, là, enfin, les débris des unités arrivent à se regrouper grâce à l’action énergique de sous officiers et à organiser un solide point de résistance. Les camarades du 291e régiment qui tiennent le pont de St Léonard dans le secteur voisin arrivent en renfort. Les soldats du 63e et du 291e mitraillent à tout venant la horde ennemie qui semble marquer une hésitation devant la résistance acharnée des Français puis le brouillard commençant à se dissiper, le canon de 75 peut enfin entrer en action, le résultat est foudroyant, les Allemands sont fauchés et déchiquetés par groupes entiers et se mettent à refluer en désordre vers leur ligne dans un sauve qui peut général. Ils laissent en quelques dizaines de minutes un bon millier de cadavres et de très nombreux blessés sur le terrain. (Maigre consolation pour le régiment qui vient de perdre dans ce terrible combat au corps à corps 11officiers et 559 soldats).
Pour le régiment, Saint-Léonard inaugure le temps des offensives et contre offensives à outrance où les poilus du 63e payeront de leur sang et de leurs larmes le prix particulièrement élevé de ces combats acharnés. Combats acharnés mais qui resterons malheureusement sans grande incidence sur le tracé du front qui restera figé sur le sol et le sous-sol de notre terre de France pour de longs mois. »
(Extrait du JMO)
Au niveau de l’état civil, une naissance dans le village le 28 janvier 1914 et plus précisément sur le canal, un batelier et sa femme ont donné naissance à la petite Raymonde Adrienne.

Pour la deuxième guerre mondiale, Saint Léonard a été réquisitionné en animaux de basse cours et ovins et porcins. Pour tous les autres usages du quotidien, les habitants étaient obligés de faire des bons d’achat pour du textile, des chaussures, des pneus de vélo etc…

En Mai 1945, le 8 la Mairie de Saint-Léonard reçoit comme toutes les communes du département cet émouvant télégramme :
